Une vie écologique qui profiterait à tous

Florence Bourg ActuZen, Permaculture, Printemps 2021, Santé et bien-être, Vivre ensemble

Temps de lecture: 5 minutes

Vers le vert

«Vivre écolo», est-ce que ce serait nous convertir à une vie plus verte, comprendre le bienfondé de la décroissance, choisir de réduire notre empreinte? Certes, mais pas seulement. Une vie écologique nous invite à simplifier notre existence plutôt que la remplir.

La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. 

̶  Antoine de Saint-Exupéry.

Prendre soin de notre environnement, cela commencerait peut-être par prendre le temps de se reconnecter à notre état sauvage1, de savourer un bain de nature et de partager ce bonheur avec nos enfants. L’admirer pour mieux l’aimer et la respecter, dans sa beauté et sa complexité.

La rencontre avec le photographe animalier Jean-Simon Bégin nous permet de saisir la sensibilité de sa démarche, si respectueuse du monde animal et végétal, dont nous faisons partie.

Et celle avec le professeur Éric Lambin, nous invite à «créer un sentiment d’urgence positif pour protéger notre environnement.»

Nos amies les forêts

Les forêts sont un modèle de communication, d’entraide et de résilience. Il existe un «wood wide web». Quels sont donc les secrets cachés des plus grandes plantes qui soient  ̶  les arbres? (La vie secrète des arbres2: article à venir) Et si nous prenions (enfin) exemple, au lieu de détruire ce qui nous nourrit, sur ce qui nous fait du bien et nous permet de respirer un air pur?

Le contact avec la nature renforce notre système immunitaire et diminue l’anxiété, c’est à présent prouvé scientifiquement.

Santé autonome

Notre système immunitaire, nous avons si peu appris à en prendre soin par nous-mêmes. Cela ne devrait-il pas être enseigné dès l’enfance?

À ce propos, quel est l’état de la situation en temps de pandémie en ce qui a trait à l’école et au bien-être des enfants?

Conscients de la nécessité de vivre une vie désormais plus équilibrée, nous visons l’autosuffisance alimentaire. Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec un jardinier «permacole», qui nous offre généreusement un guide détaillé pour construire une serre passive (article à venir) – un intérêt aujourd’hui en explosion.

Notre vraie nature

Pour une vie écologique, et si nous nous réconciliions avec le cycle de la vie? C’est-à-dire vivre en paix avec la mort, la nôtre et celle de nos êtres chers.

Et, quand la vie est trop difficile, mieux vaut en rire, une fois le trauma passé bien-sûr… Cultiver notre sens de l’humour, cultiver l’autodérision: une clé d’écologie intérieure?

Le verre à moitié plein

Une expression que l’on connaît bien, et pourtant pas si simple. Car, durant les mois de «privation» que nous avons connus, qui n’a pas pensé en termes de «manque», «d’avoir hâte de…»?

Et si on apprenait à être contents, dans le sens de se contenter?3 Tout un défi, n’est-ce pas?

Une des clés de l’écologie intérieure pourrait-elle aussi être, tout simplement, de savourer la vie qu’on a, de s’y abandonner, de l’accueillir telle qu’elle se propose?4

Sagesse des peuples autochtones

Certains peuples autochtones, par exemple, pratiquent depuis la nuit des temps les «circuits courts», un mode de vie écologique sur le terrain et dans les cœurs. J’en ai rencontré qui mènent une existence simple, connaissent le partage intergénérationnel, sont heureux et complets. C’est le cas des ethnies minoritaires du Vietnam (récit à venir), avec qui j’ai eu l’occasion de partager la vie quotidienne, avec ses astuces et ses défis.

Fleurs sur une île de Guadeloupe.
Photo: Florence Bourg

Se sentir responsables

Adopter un mode de vie durable passe aussi par la responsabilisation. Assumer nos modes de consommation et leur impact, nos paroles, nos actes.

Se responsabiliser passe, à mon avis, par (s’) accepter, admettre, se connaître. C’est le Connais-toi toi-même inscrit au frontispice du Temple de Delphes, repris par Socrate.

C’est apprendre à reconnaître et apprivoiser sa météo intérieure.

Mais comme notre mental s’évertue à créer des problèmes même s’il n’y en a pas, à dramatiser des situations a priori anodines, à se protéger, à vouloir rester dans sa zone de confort, à avoir peur, c’est tout un défi de prendre la responsabilité de… sans attaquer l’autre ou les conditions extérieures.

Un genre de vie simple est chose difficile. Il faut beaucoup de réflexion et d’inventivité. 

̶  Nietzsche, Le voyageur et son ombre.

Cette remarque de Nietzsche est juste tout en restant au plan intellectuel, et nous rappelle que nous avons tendance à trop intellectualiser.

À ce propos, et si nous nous «enracinions» en nous remémorant quelques principes d’une vie responsable? C’est ce que nous proposent les quatre accords toltèques, qui sont autant de belles pistes pour mettre en pratique une vie plus écologique:

d’après les 4 accords toltèques :

1. S’exprimer de façon impeccable.

2. En faire une affaire personnelle,
c’est ce donner beaucoup trop d’importance 😉

3. Éviter de faire des suppositions.

4. Toujours faire notre possible.

Nous pourrions ajouter: développer nos capacités d’écoute attentive et de réelle présence à l’autre: des qualités à la portée de tous, mais qui demandent une pratique quotidienne. Se déconnecter en conscience de nos outils technologiques pour mieux connecter, ensemble: à la recherche du moment présent.

Des relations authentiques

Une vie écologique, ce serait aussi d’avoir le courage de communiquer de façon intègre, authentique. Faire tomber les masques.

Et si trouver l’harmonie dans nos relations était possible, grâce notamment à la communication non violente?

Comment vivre ensemble, en dialogue, à l’ère du texto?4

Les ateliers de pratique de l’attention et de philosophie pour enfants (de retour après la crise sanitaire) et pour adultes, comme les Cafés SEVE en entreprise, y contribuent assurément.

Si nous ne comprenons pas les agissements de l’autre, au moins pourrions-nous essayer de voir que son intention est toujours bonne a priori, et de lui porter un amour inconditionnel?

Observer que ce qui nous agace dans les éléments extérieurs, c’est un reflet de ce qui nous dérange chez nous. Et faire l’expérience que l’autre, dans sa différence, c’est moi.

Et si l’acte écologique par excellence était de toujours se demander: Et si…?

Oui oui, pour ne pas tomber dans les jugements faciles, croyances qui nous limitent et injonctions, se maintenir dans une position de «Et si…» est un exercice fascinant. Essayons, pour voir…

Pour conclure, je vous propose d’écrire et de partager sur la question:

Quels mots résonnent en vous lorsque vous fermez les yeux et pensez «écologie»?

Rendez-vous dans nos réseaux sociaux où nous échangerons sur notre «vision» de l’écologie.

Prenez bien soin de vous,

Florence

Références

1 Pinkola-Estés, Clarissa, Femmes qui courent avec les loups.
2 Wohlleben, Peter, La vie secrète des arbres.
3
Phrase entendue lors d’un séminaire avec l’auteur et philosophe Frédéric Lenoir.
4 Marchand, Marie-Ève, Vivre en dialogue à l’ère du texto.
5 Jollien, Alexandre, Petit traité de l’abandon.

Photo à la une: Danny de los Reyes