Atelier de danse-thérapie sur scène

S’ouvrir à soi-même grâce à la danse-thérapie

Aude Malaret Entrevue, Été 2021, Inspiration

Temps de lecture: 3 minutes

Danser permet de développer la communication et la conscience corporelle, la motricité, la créativité, l’expression et l’estime de soi. Professeure au Centre national de danse-thérapie à Montréal, Émilie Barrette accompagne des personnes autistes ou vivant avec une déficience intellectuelle dans cette exploration corporelle.

Outil de mieux-être, la danse-thérapie favorise le mieux-être des individus grâce aux bienfaits que procure le mouvement.

«C’est une manière d’ouvrir une porte d’accès à soi-même, en connexion avec soi-même et les autres dans un environnement sain et inclusif. Ça amène à un épanouissement et une conscience corporelle qui nous aident à être plus à l’aise à nous exprimer par le mouvement, à exprimer comment on est», explique Émilie Barrette, danse-thérapeute stagiaire au Centre national de danse-thérapie à Montréal.

 La danseuse de formation classique travaille avec des personnes autistes ou vivant avec une déficience intellectuelle. C’est inspirée par sa sœur, aujourd’hui décédée, qui vivait avec une déficience, qu’Émilie Barette a choisi cette voie:

«Je voulais absolument l’inclure dans ma pratique de danse, parce qu’après l’âge de 21 ans il n’y a plus vraiment de services pour les personnes avec des déficiences. Je me disais que la danse adaptée, la danse-thérapie pourraient être une façon de l’emmener avec moi. Ça ne s’est pas réalisé, mais j’ai quand même continué.»

Prendre confiance en soi

Dans ses cours, elle met en place une certaine routine afin que les participants se sentent en confiance pour ensuite aller vers des exercices de création.

D’ailleurs, «mon expérience me montre que c’est l’environnement qui fait qu’on se sent bien et qu’on se laisse aller. Cet environnement est favorable au bien-être et à la confiance, notamment grâce à la relation avec le danse-thérapeute et le groupe», constate-t-elle.

«On commence par un mot de bienvenue ensemble en cercle, on fait un échauffement avec du cardio, de la coordination, et pendant lequel on touche beaucoup son corps. On fait des exercices de placement, de rythme, d’équilibre. On utilise la musique. C’est assez ludique», illustre-t-elle.

Pendant ses cours, les participants découvrent de nouveaux mouvements ce qui leur donne alors accès à de nouvelles façons de bouger. «On a une signature de mouvement corporel. En étant de plus en plus à l’aise dans l’environnement où l’on danse et avec les propositions des intervenants, on va découvrir une autre façon de bouger, qui est présente dans notre corps. On va découvrir comment bouger en légèreté, en force, en vitesse. Souvent, les participants ne sont pas groundés. On va jouer avec les variations et ce vocabulaire de mouvement.»

Rendre le ballet accessible

Rendre accessible le ballet aux personnes autistes ou vivant avec une déficience intellectuelle, «ça a été une révélation pour moi, car c’est vraiment quelque chose qu’ils voulaient faire», confie la danseuse qui se réjouit de permettre à ses élèves de participer à un cours de danse qui ne leur serait pas accessible autrement.

 Depuis son ouverture en 2013, les personnes ayant des besoins particuliers peuvent s’inscrire et suivre des cours au Centre national de danse-thérapie. Division des Grands Ballets Canadiens, l’organisme intervient aussi dans des institutions partenaires ou des écoles auprès de populations diverses.

 La danse-thérapie et danse adaptée s’adresse notamment aux personnes autistes, aux personnes trisomiques, aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson, aux personnes en fauteuil roulant, aux personnes de plus de 50 ans, aux proches aidants et aux femmes dans un contexte prénatal.

 Le centre a également créé deux formations, l’une en danse-thérapie dédiée aux danseurs professionnels, l’autre en art social pour les artistes et les professionnels de la santé qui veulent intervenir par la danse dans des contextes sociaux et de santé.

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