Langues & inclusion

L’inclusion: une responsabilité collective

Amelie Lachance Action, Agir au quotidien, Hiver 2022

Temps de lecture: 4 minutes

N’essayez pas de gérer l’autre personne, apprenez à inclure l’autre personne.

Sadhguru

Inclusion et apprentissage d’une langue: comment une personne peut-elle se sentir incluse, reconnue et valorisée dans un groupe? Quelle est la part de la dimension affective de l’apprenante ou l’apprenant? Amélie Lachance, enseignante de langue et coach en NeuroLanguage®, nous éclaire sur le sujet.

Amélie Lachance est enseignante de français langue seconde et coach en NeuroLanguage®. Elle est aussi passionnée par l’apprentissage des langues, la littérature, la communication et les comportements humains. 

Quand une personne intègre un nouveau groupe (de travail, d’études ou autre), elle se sentira incluse seulement si elle s’y sent reconnue dans sa singularité et valorisée pour ce qu’elle peut apporter au groupe. Toute tentative d’inclusion sera vaine si elle ne se limite qu’à des mesures d’intégration excluant la dimension affective des personnes.

Ressentir l’inclusion

Vous l’aurez compris, l’inclusion, c’est quelque chose que l’on ressent. Si vous sentez qu’on valorise la contribution que vous pouvez apporter à une équipe, vous mobiliserez toutes vos ressources à cet effet. Avant de se sentir inclus, les individus doivent parfois maitriser le code avec lequel les membres du groupe communiquent entre eux. Le code, c’est la langue. Travaillez-vous avec des allophones qui ne maitrisent pas la langue française? Vous trouvez-vous dans un milieu où la langue commune n’est pas le français? Ce qui suit pourrait vous intéresser.

La richesse des mots

Bien comprendre le lexique propre au domaine où vous souhaitez vous intégrer peut sembler élémentaire. Toutefois, connaissez-vous bien les faux-amis, ces mots semblables ou même identiques dans deux langues, mais qui ont des significations différentes? (concurrence et concurrence, par exemple). Si on ne partage pas la même définition des mots employés dans un contexte donné, les risques de ne pas se comprendre augmentent considérablement.

Les quiproquos et les malentendus sont les ennemis de l’inclusion.

Les différences de sens

Des méprises peuvent même survenir entre deux francophones. Certains mots ont des significations différentes selon l’endroit où l’on se trouve dans la francophonie. Par exemple, un employeur montréalais qui vous demande de lui faire «un suivi de projet» souhaite que vous l’informiez sur l’avancement d’un projet à chacune des étapes menant au résultat final. Ailleurs dans la francophonie, le «suivi de projet» consiste en un document remis à la toute fin du projet.

Ce qu’on comprend

Sur le plan phonétique, il est également essentiel de bien interpréter les paroles des personnes qui s’adressent à nous. En français, les allophones qui s’installent à Québec doivent savoir que le mot «emploi» peut être prononcé ainsi: «im-ploi». C’est une des particularités du français québécois qui consiste à prononcer le son «en» à mi-chemin entre le «en» et le «in». J’ai d’ailleurs moi-même été confrontée à la différence de production de certains sons lorsque des étudiants français me demandaient quotidiennement, au comptoir à sandwich où je travaillais, du pain «bran» (brun). Le jour où j’ai compris que le son «un» était plus près du «en» dans certaines régions de France, mes contacts avec ces personnes se sont beaucoup améliorés.

La façon de dire les choses

Lorsqu’il faut prendre la parole, arriver à produire les sons d’une langue seconde ou étrangère est également important si on veut se faire comprendre. En anglais, il est impératif de savoir où se trouve l’accent tonique dans les mots de deux syllabes et plus. Cet accent est différent de celui du français et pour être compris, il faut en avoir fait l’apprentissage. En outre, nous devons nous exercer à produire des sons qui n’existent tout simplement pas dans notre langue maternelle comme le «h» aspiré pour les francophones. En anglais, la réalisation de ce son nous permet de distinguer, par exemple, les mots «hate» et «ate» dans les phrases «I hate this» et «I ate this».

Prioriser l’apprentissage d’une langue

Maitriser la langue commune favorise l’inclusion puisque la langue nous permet de communiquer avec nos pairs et de développer des relations basées sur une compréhension mutuelle.

Il importe donc d’en prioriser l’apprentissage rapidement. Un apprentissage efficace et rapide de la langue commune d’échange peut se faire par le coaching. Le ou la Neurolanguage coach® connait parfaitement la langue que vous souhaitez maitriser et peut vous accompagner dans l’atteinte d’objectifs comme maitriser les mots clés pour bien comprendre les attentes de l’employeur ou pour produire des sons inexistants dans votre langue maternelle.

La responsabilité des organisations

Ainsi, les directions des milieux professionnels et scolaires devraient mettre en place des moyens pour que tous les membres se sentent respectés, traités de façon équitable et qu’ils aient accès aux mêmes possibilités. Faciliter l’inclusion par la maitrise de la langue commune est central et cette responsabilité est partagée.

Et vous, comment pouvez-vous inclure les autres dans votre milieu?

Références

Citation

Définition de l’inclusion

Balado Réussir l’intégration des personnes immigrantes. Biais d’entrée: relevez le défi de l’inclusion en entreprise, 23 novembre 2020. Radio-Canada, Ohdio.

Photos: Unsplash.
Photo à la une: Parabol pour Unsplash (unsplash.com/@parabol).


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Neurolanguage coach en français – Amélie
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