
Le pouvoir de la nature féminine

Dans ce témoignage, Julie Lemire explore des pistes pour harmoniser notre biorythme avec nos besoins et avec la nature.
Notre monde intérieur est le monde
Les humains ont bouleversé la terre et ses systèmes plus que tous les processus naturels (Anthropocène: L’époque humaine, 2018). L’histoire nous montre que l’élément féminin et la terre ont cessé d’être vénérés depuis 6 000 ans (Sur les traces de la déesse, 1990). Il est donc urgent que la nature féminine soit pleinement intégrée dans notre société, dans toute sa grandeur et sa complexité.
Pourquoi le cycle est-il l’un des plus grands tabous liés à la nature féminine? Pourtant, il nous invite à intégrer des enseignements profonds liés à l’importance de la contemplation intérieure et de l’acceptation du chaos pour ce qu’il est: une occasion de création.
Notre nature est une source d’inspiration et de sagesse qui nous invite à revenir vers l’intérieur et à découvrir qui nous sommes vraiment.

Une vision linéaire du temps
Harmoniser notre rythme de vie et nos besoins pour respecter la nature peut être associé à une vision naïve ou utopique de la réalité. Pourtant, lorsque l’on observe les répercussions environnementales et sociales des sociétés dites «modernes», il apparaît que le «cadre de vie» qu’elles suggèrent n’est aucunement viable (Yelkouni et al., 2018).
L’une des dimensions qui amènent les sociétés occidentales à vivre un état de crise est liée à la prédominance d’une vision linéaire du temps (Giu Ekwa, M., 1995). Cette vision amène les acteurs de la société à agir en fonction de l’avenir, à se baser principalement sur les besoins économiques et à utiliser le temps pour avoir une production plus performante (Ibid). Or, ce rythme linéaire est limitatif parce qu’il laisse peu de place au passé et au présent.
Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va,
Otto von Bismarck.
car il ne sait pas où il est.
Revenir au présent et à ce qu’il nous indique, grâce notamment aux apprentissages du passé, me semble primordial pour intégrer les enseignements qui consolideront notre avenir commun.
La sagesse du rythme cyclique
Davantage liée au monde masculin, la vision linéaire a entre autres limité l’expérience des femmes quant à leur réelle nature (Gray, M., 2015; et Pérès, M-P. et Leblanc, S-M., 2014). Pourtant, le rythme naturellement cyclique des femmes porte une sagesse et une richesse bien particulières, autant pour elles, les femmes, que pour leur entourage (Gray, M., 2011 et 2015; et Ibid).
Vie-mort-vie
D’une façon générale, le cycle permet de prendre conscience du concept «vie-mort-vie», où la mort est reconnue dans le processus de création de la vie (Pinkola Estés, C., 2001). La vie se présente à nous par un renouvellement de phases où la mort d’une «étape» laisse vivre autre chose. Tout comme le démontre le cycle du jour et de la nuit, de la lune et des saisons.
En prenant conscience du fait que chaque phase est vivante à sa façon, il devient plus facile d’accepter les moments de chaos, de destruction et de mort. Que ce soit dans notre histoire individuelle ou collective, l’intégration des phases cycliques de la vie permet d’approfondir la conscience de notre présent et ainsi, de mieux orienter nos prochains pas.

Quatre phases cycliques
Il arrive que la constitution naturellement cyclique de la femme soit juste effleurée, voire ignorée, jugée ou condamnée. De par son changement hormonal, la femme accueille pourtant des états intérieurs différents auxquels elle a à s’adapter et à renoncer constamment. Plus précisément, elle expérimente quatre «moments» distincts. Ceux-ci ont des répercussions sur la façon dont elle se perçoit et vit, allant jusqu’à influencer sa créativité, sa sexualité, ses relations avec les autres et sa relation au monde (Gray, M., 2015 et 2011; et Pérès, M-P. et Leblanc, S-M., 2014).
Description des 4 phases
Très sommairement, voici une description de ces 4 phases:
(1) La phase menstruelle est associée à la contemplation. Elle invite à l’intériorisation, au calme et à un retour à l’essentiel.
(2) La phase pré-ovulatoire est dynamique. Elle génère une augmentation de l’énergie et la confiance pour agir en phase avec ses objectifs pressentis.
(3) La phase ovulatoire est dite expressive. Elle est associée à l’expression et à une aisance relationnelle marquée de bienveillance.
(4) Enfin, la phase prémenstruelle est liée à la création. Elle invite à accueillir le chaos et à épurer les tensions destructrices en s’ouvrant à un autre type de créativité (Gray, M. 2015 et 2011).
Vivre en phase avec le rythme naturel cyclique permet de s’ouvrir à la richesse d’un autre «cadre», celui qui provient de notre profondeur et qui a un lien avec la façon dont on peut prendre soin de notre entourage et du monde.
Julie Lemire est coach et enseignante en présence féminine. Son Agenda sacré sera bientôt en vente dans la future boutique Zenflo!😊
Pour suivre Julie Lemire et aller plus loin sur le sujet, consultez:
Son mini-livre Vulnérabilité et cycle menstruel pour changer le monde
Son guide gratuit Quatre piliers et dons spirituels