Expérience de déconnexion: trucs et astuces au quotidien
Dans l’article Bien-être numérique et temps d’écran des enfants, Marie-Pier Jolicoeur, doctorante en droit, décrit différents risques associés, pour les enfants, à une utilisation non consciencieuse et excessive de la technologie. Ces risques sont aujourd’hui largement démontrés par la science. Elle partage ici quelques trucs et astuces adoptés en lien avec sa propre relation aux outils numériques.
Par Marie-Pier Jolicoeur, candidate au doctorat en droit à l’Université Laval et professeure de yoga
Au cours des dernières années, j’ai adopté de petits gestes quotidiens qui me permettent, tranquillement, d’en venir à une utilisation plus saine et harmonieuse des outils technologiques. Ma recherche d’équilibre demeure cependant constante et en construction. Je crois qu’il faut accepter nos écarts et nos relâchements avec bienveillance, mais également avec volonté et discipline. Tout cela fait partie d’un processus et d’un chemin vers un bien-être numérique durable.
Les réseaux sociaux: la modération a bien meilleur goût
D’abord, je dois dire que je suis une utilisatrice plutôt régulière de Facebook. J’administre différentes pages en lien avec mes projets professionnels, mes implications sociales et le yoga. Aussi, j’utilise le fil de conversation Messenger pour communiquer avec des proches, et un réseau de connaissances. Par contre, j’ai décidé que l’usage de ces plateformes était largement suffisant à l’ordinateur. Je n’ai donc pas Facebook sur mon téléphone cellulaire, et depuis seulement quelques semaines, j’ai supprimé l’application Messenger également.
J’utilise également la plateforme LinkedIn assez fréquemment pour tout le côté utilitaire que cela m’apporte sur le plan professionnel.
Déconnexion et fermeture temporaire de compte
Je m’assure aussi d’avoir des moments de déconnexion. Par exemple, durant la période des Fêtes, j’ai fermé mon compte Facebook pendant deux semaines, pour mon plus grand bien (et celui de ma santé oculaire). La fonction «désactivé» de ce réseau le permet. Et on retrouve notre compte exactement dans le même état au moment de la réactivation.
Faire un choix conscient: un pas vers le bien-être numérique
Pour moi, ces deux réseaux sont suffisants: je n’ai pas Instagram, Tik Tok, Twitter et Snapchat. J’ai eu certaines de ces plateformes dans le passé. Ce qui se produisait souvent: après avoir répondu à mes messages textes et avoir consulté mes notifications sur Facebook, je décuplais le temps passé sur mes outils numériques en allant consulter Instagram et Snapchat. J’ai alors pris conscience que je m’abreuvais de plusieurs «informations inutiles» pour ma charge mentale, et j’ai donc décidé de conserver seulement les réseaux sociaux que je jugeais utiles. Le fait de réaliser un choix conscient contribue à mon bien-être numérique.
Comment trouver l’équilibre entre activités virtuelles et non virtuelles?
Ensuite, un autre élément qui me permet de travailler à un meilleur équilibre entre mes activités virtuelles et non virtuelles en contexte pandémique: essayer de privilégier, autant que possible, l’activité hors ligne à l’activité en ligne.
Déconnecter pour reconnecter à soi et aux autres
Par exemple, faire du sport à l’extérieur plutôt que suivre des activités sportives virtuelles, lire un livre avant de me coucher plutôt que d’écouter un film ou une série de télévision, méditer ou faire du yoga sur de la musique (au début de la pandémie, je me suis d’ailleurs acheté un bon vieil appareil audio pour écouter des disques). Lorsque les mesures sanitaires le permettent, je privilégie la marche avec un proche plutôt que l’utilisation de Facetime ou un autre outil de communication par visioconférence. De plus, parfois une bonne conversation téléphonique, qui me permet de me lever et de me déplacer, est bien plus énergisante qu’une longue conversation sur Zoom.
Tous ces petits gestes, que je m’efforce de faire imparfaitement au quotidien, contribuent à diminuer mon temps d’écran récréatif, et me donnent l’impression d’être plus en contrôle du nombre d’heures passées en ligne dans une journée, surtout en contexte où le télétravail m’amène à passer des longues périodes par jour devant l’écran.
Délimiter des zones de déconnexion chez soi
Aussi, et ce depuis plusieurs années, mon téléphone cellulaire n’entre pas dans ma chambre. C’est comme si cela lui était interdit. Cela m’évite tous les risques pour le sommeil associés à l’utilisation du cellulaire au lit pour dérouler son écran avant de dormir.
Finalement, je n’ai pas de télévision. C’est un choix, et cela m’amène à m’ouvrir à d’autres passe-temps sportifs, artistiques et sociaux.
Quand la déconnexion s’impose
Rappelons que les ordinateurs et les outils numériques sont des inventions extraordinaires qui offrent des possibilités infinies pour faciliter nos communications et notre vie. Par contre, un problème émerge lorsque l’utilisation de cette technologie se fait de manière inadéquate pour la santé physique et psychologique, et qu’elle amène un désintéressement et une perte de résonance avec le monde «réel».
Si vous désirez découvrir plus de bons trucs sur votre relation au numérique, je vous invite à consulter les ressources ci-dessous et à vous faire votre propre plan de match.
- Center for Humane Technology
- L’initiative du gouvernement du Québec «PAUSE» qui propose un guide pour toute la famille
- Et le site de l’organisme Québécois «Bien-être numérique»
Bonne déconnexion!
Marie-Pier Jolicoeur