De l’identité religieuse à l’inclusion spirituelle

Johanne Bernier Action, Agir au quotidien, Hiver 2022

Temps de lecture: 3 minutes

Portrait de Johanne, auteure de cet article sur le voyage intérieur
Johanne est une geek du comportement humain. Elle adore jouer avec les croyances et les émotions, retrouver des sourires perdus et faire disparaître les certitudes.

Comment grand est ton «nous»?

Parce que l’inclusion, ça commence avec «nous», voici une histoire pour voir plus grand. 😉

Je jasais avec un ami de Dieu. C’est qui? C’est quoi?…

«Pour nous, Dieu est…», racontait-il. Soudainement, j’étais moins intéressée par sa conception de Dieu que ce «nous» auquel il venait de faire référence.

– Qui est ce «nous»?, lui demandais-je.

– Ce sont tous les croyants, bien-sûr, répondit-il.

– Comment sais-tu que ta vision de Dieu est semblable à celle des frères et sœurs de ta communauté, ou encore qu’elle soit juste?, lui dis-je.

Inclusion et religion
Getty Images-iStockphoto

Ce à quoi il répondit:

– Nous avons tous appris la même chose… Nous sommes près de deux milliards de fidèles. On ne peut pas être autant à se tromper quand même!

S’il y a une idée que j’aime explorer, et défaire, c’est bien celle-là: la vérité vient forcément avec la force du nombre.

Je renchéris alors:

– Savais-tu qu’au moment où on se parle, il y a presqu’autant de gens dans le monde qui adhèrent à l’islam qu’au christianisme? Si on inclut les gens qui pratiquent l’hindouisme, le bouddhisme, le judaïsme, et combien d’autres religions encore, on peut donc estimer qu’une majorité de gens croient en un Dieu différent du «vôtre». On peut aussi supposer que les conceptions de Dieu divergent au sein des croyants d’une même religion puisque les connaissances et les expériences de chacun sont uniques.

Fotolia – Vladimir Floyd

– Eux pensent une chose, et nous on pense autre chose, statue-t-il enfin.

Et la voilà! Cette phrase qui met fin à un échange. Et à une relation parfois. On met chaque partie dans une position bien campée. Puis on s’accroche à un bord. Car le risque de perdre nos certitudes, voire notre identité, est grand.

– Cher ami, lui dis-je, sommes-nous sûrs de cette différence? Et si nos pensées se rejoignaient? Et si Dieu était tout… toutes les conceptions présentes?

Il sourit. Et je le sentis alors confus… Confusion. Du latin confusio: se fondre avec. 🙂

Comment grand est ton «nous», l’ami? Quel risque court-on à nous unir?… à accueillir les croyances différentes?… à réconcilier nos points de vue?… nos dieux? 😉

Johanne Bernier, M. Ps., psychologue

Unsplash – Edwin Andrade

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